Avant de vous partager mes inspirations, faisons un rapide point sur ce qu’est le tissage.
Le tissage est le procédé d’assemblage des fils sur un métier à tisser, permettant d’obtenir un tissu, chaîne et trame. Il consiste à entrecroiser les fils de chaîne qui sont des fils tendus dans le sens de la longueur du métier à tisser et les fils de trame qui sont des fils tendus dans le sens de la largeur du métier à tisser.
Il existe deux grands types de métiers à tisser :
Les métiers de haute lice : ce sont ceux de la manufacture des Gobelins par exemple, ce sont des métiers à tisser verticaux, qui permettent de réaliser des tapisseries. J’ai eu la chance de visiter les ateliers de la Manufacture Nationale et j’ai été très impressionnée par le savoir faire des licières (je n’ai vu que des femmes). Ces immenses tapisseries prennent des mois à être réalisées et sont d’une très haute précision.
Les métiers à tisser de basse lice : ce sont les métiers horizontaux, ils sont utilisés pour réaliser de longs tissus. Il en existe de différentes tailles: de très gros modèles permettant la fabrication d’étoffes et de motifs élaborés et des métiers à tisser de table permettant la fabrication de plaids au d’écharpe beaucoup moins encombrants.
Je ne suis pas experte en la matière, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre, je sais simplement qu’il existe de nombreux modèles différents, de tailles différentes et tout un vocabulaire appartenant aux outils nécessaires à cet artisanat que je suis loin de maîtriser.
C’est donc avec beaucoup de simplicité que je viens vous parler de mon univers.
Le tissage que je pratique est le tissage basique, tissage sur cadre unique. La technique en elle même est très simple. Un fil de chaîne qui va être le soutien du tissage qui est placé de manière verticale sur le métier et le fil de trame qui passe de manière perpendiculaire alternativement en dessous, en dessus du fil de chaîne. Viennent ensuite se rajouter différents points et techniques pour créer du volume et de la texture.
C’est le tissage qui était à la mode aussi dans les 70s mais à ne pas confondre avec le macramé qui est une technique basée sur des noeuds (même si on peut mélanger les 2 techniques). J’ai d’ailleurs adoré voir de grandes tentures dans la décoration de la série Daisy Jones and the Six sur Prime Video (complètement fan de la série).
Cette technique permet de créer des tissages à suspendre au mur, on peut aussi l’utiliser pour créer des coussins décoratifs.
Mes débuts
Quand j’ai commencé le tissage, j’ai cherché des tuto sur internet et je suis tombée sur celui de @morganours qui expliquait comment faire un métier à tisser en carton et comment tisser sa laine. J’ai d’ailleurs acheté plus tard son livre sur le tissage. Cela m’a permis de tester avant d’investir dans un vrai métier.
Et puis je suis allée sur Instagram pour voir ce qui se faisait en tissage et je suis tombée sur le compte de Julie Robert @julieweaves qui est pour moi une référence en France dans le domaine de l’artisanat et l’art textile. J’aime beaucoup ce qu’elle fait, la manière dont elle présente son travail, son naturel et sa simplicité. J’aime sa manière d’utiliser les matières brutes, d’accorder les couleurs (je conseille son livre également).
Grâce à INSTAGRAM j’ai pu découvrir des créateurs de partout dans le monde!
Le tissage moderne est beaucoup plus répandu et apprécié aux Etats-Unis, au Canada et en Australie. J’ai trouvé de nombreuses tisseuses (ou tisserandes) créatrices de très grandes pièces en général sur Instagram. Il existe peut être une plus grande liberté dans ces pays ou une approche plus décomplexée: pas besoin d’avoir fait une école d’art ou d’avoir un diplôme de licier pour faire sa place… Je me trompe peut-être…Mais c’est l’impression que j’ai. Quoiqu’il en soit voici quelques artistes textiles que j’apprécie particulièrement.
Celle qui m’impressionne le plus, c’est l’artiste canadienne Meghan Shimek qui crée des pièces monumentales tout en laine mèche ou laine bouillie. Ici une oeuvre crée pour les locaux de Google. Je rêverais de faire des très grandes pièces comme elle!
Maryanne Moodie est une artiste australienne qui crée également de grands tissages, des « Woven Wall Hangings » comme on dit, souvent très colorés avec des laines épaisses et différentes textures, j’aime autant le travail que le personnage très positif et solaire, ça se ressent dans ses oeuvres.
Le New Yorkais Erik Speer mélange les techniques et propose des tentures dingues où il explore tissage, macramé, crochet, tricot, etc…
Je terminerai ce tour du monde par une incroyable artiste textile du Pérou Ana Teresa Barboza Gubo. Ses tissages sont inspirés de la nature, elle part de photos parfois et vient les compléter par le tissage. Ses oeuvres immenses sont crées à la main, travail partagé avec d’autres tisseurs et tisseuses. Je trouve son oeuvre poétique et pleine de délicatesse.
N’hésitez pas à aller voir leurs comptes instagram, ça vaut le détour.
Bien sûr, cette liste de créateurs textile de talent est loin d’être terminée. J’ai de quoi écrire un nouvel article avec évidemment des artistes français.e.s. J’avais juste envie de vous faire voyager et vous faire découvrir ceux et celles qui depuis longtemps (ou moins) sont une vraie source d’inspiration, pas pour faire pareil mais pour aller plus loin dans ce que moi j’ai envie de faire, oser, assumer, voir grand, plus grand, repousser mes limites et y croire!
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